Le château de Pornic, un joyau qui faillit disparaitre
Une simple tour de défense qui devint un château fort en 1250
Inscrit à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques, le château actuel est bien différent de la tour à vocation défensive bâtie à la confluence des rivières de Haute-Perche et du Cracaud qui dominait l’entrée du port.
Celui-ci est devenu un véritable château fort avec des tours reliées par des hautes murailles, un pont-levis et un donjon vers 1250 tandis qu’elle était habitée par les seigneurs de Rais.
Le tristement célèbre Gilles de Rais, compagnon d’armes de Jeanne d’Arc, et inspirateur du fameux Barbe bleue de Charles Perrault n’y a cependant pas vécu. Toutefois, la cheminée en tuffeau, œuvre de Clément de Bourqueney de 1897, située dans la salle à manger au pied de la tour ouest évoque la période glorieuse de la vie de Gilles de Rais. Cette cheminée est une réplique de celle de la salle du château de Chinon où Jeanne d’Arc a rencontré le roi de France pour la première fois.
Le château garde son aspect de forteresse jusqu’à la Révolution malgré une vocation plus résidentielle.
Il tombe ensuite en désuétude et est même finalement abandonné. Au début du 19e siècle, il est en partie démantelé sans autorisation par M. Chauvet dit Misère qui fait le commerce de ses pierres.
Les ruines du château sont rachetées en 1824, pour 200 francs de l’époque, par Joseph Lebreton, adjoint au maire de Nantes, qui le remettra rapidement en état pour le louer. Il arase une partie des murailles afin d’offrir aux occupants une vue exceptionnelle sur le port. Il sauve le château qui n’aurait pas survécu au 19e siècle sans son intervention et lance même la mode des bains de mer à Pornic dès 1831.
Ses descendants poursuivent son œuvre et recouvrent les tours d’une toiture conique en ardoise, créent une tourelle et surélèvent le bâtiment principal d’un étage en soignant particulièrement l’esthétique de l’ensemble.
Le château est ensuite cédé à la famille Joubert d’Angers en 1886 et est resté depuis dans la même famille. Fait notable et original, la transmission du château se fait quasi exclusivement par les femmes et c’est ainsi que les patronymes changent à chaque génération tout en maintenant le château dans le giron familial.
Monsieur de Bourqueney, l’arrière-grand-père du propriétaire actuel, et l’architecte nantais François Bougoüin lui donnèrent sa physionomie actuelle à la fin du 19e siècle.
Le château est inscrit à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques
La partie médiévale du château composée des tours, des vestiges des courtines et de la rampe d’accès, est inscrite depuis 1986 à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques.
Depuis 2018, l’ensemble des aménagements réalisés entre 1825 et 1899 sont également inscrits à l’ISMH.
En savoir plus :